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Ils nous inspirent : Fanta Camara, la Sénégalaise qui a créé un magazine sur la durabilité à 21 ans

Âgée de 21 ans, Fanta Camara est l’invitée de la rubrique « Ils nous inspirent ». La jeune étudiante dirige une entreprise qui évolue dans le secteur des médias, « See Mag ». Dans cet entretien, elle nous parle de son parcours à un si jeune âge, de ses rêves et projets.

Présentez-vous.

Je réponds au nom de Fanta Camara, étudiante en bachelor en énergie des mines. Je suis la fondatrice et la Présidente Directrice Générale de SeeMag, le magazine de la durabilité. 

Si vous deviez vous décrire en 1 seul mot que serait-il ?

Un seul mot pour ma description : Rêveuse. 

Qu’est-ce qui vous a motivée à vous lancer dans l’entrepreneuriat ?

L’entrepreneuriat, je le définis comme un apport de solutions à des problèmes bien définis. Ma motivation réside dans la recherche de solution pour un monde durable. Je me suis rendue compte qu’il y a de nombreuses personnes qui ne connaissent pas les ODDs et ignorent comment contribuer à leurs atteintes. Cela est causé par le fait que de nombreuses personnes n’ont pas une bonne éducation sur l’environnement. Ils n’ont pas aussi les informations qu’il faut sur les ODDs, leurs utilités et les défis qui sont rencontrés au quotidien pour les atteindre. Je me suis levée pour faire la différence en créant mon organe de presse. Ce, avec des objectifs clairs, définis et innovants. Je développe aussi d’autres filiales mais toujours dans le même secteur. 

Pourquoi avoir choisi le secteur des médias ?

Pour moi, l’information est la clé. Une personne qui n’a pas reçu l’information ne pourra guère la connaître. Elle ne pourra pas être impactée et ne pourra évidemment pas changer dans le bon sens. Donc, c’est dans le but d’informer vrai et juste dans le développement durable que j ‘ai créé ce média.

N’est-ce pas un secteur saturé selon vous ? Est-ce facile d’y évoluer ?

C’est vrai qu’il y a beaucoup de médias qui existent avant SeeMag mais SeeMag est unique en son genre car c’est le 1er magazine sénégalais et même africain sur la durabilité. Dans le monde actuel où tout est rattaché au développement durable, il nous faut un média qui a pour vocation de donner les informations justes et vraies dans ce domaine. SeeMag, au-delà du magazine, veut devenir un groupe de médias et se positionner comme le 1er média sur la durabilité en Afrique. Ce n’est point saturé car je n’ai même pas de concurrence. Nous avons un média engagé. 

Est-ce facile à votre âge, en tant que femme de diriger une entreprise ?

Ce n’est pas facile d’avoir 21 ans et d’être à la tête d’une entreprise. Surtout lorsqu’on est une femme. Il est possible d’entendre et de subir beaucoup de choses tout simplement parce qu’on est une femme et ce n’est pas toujours évident d’y faire face. Cependant, je peux aussi dire que c’est facile lorsqu’on se concentre sur la jeune femme dirigeante d’entreprise qu’on est. C’est à nous en tant que femme dirigeante d’entreprise de montrer que nous méritons notre titre et poste, afin que ceux qui pensent que nous n’en sommes pas capables puissent oublier notre âge ou notre sexe. C’est-à dire qu’il ne faut pas se fixer de limites, ne jamais minimiser son âge ou ses compétences. Il faut s’imposer, avoir de l’audace et une énorme confiance en soi. J’entends souvent des choses pouvant me déstabiliser, je peux même être victime de discrimination par rapport aux marchés et offres à gagner en tant que média, mais j’avance malgré tout. Cela ne me freine pas car je connais mes objectifs.  J’ai une vision et une ambition. Rien ne me freine si ce n’est une volonté divine.

Est-ce facile d’allier étude et entrepreneuriat ?

Il suffit juste de savoir bien ordonner les choses. Étudiante pour quelques minutes et cheffe d’entreprise pour quelques minutes. C’est mon quotidien. Je suis entre ces deux vies mais je fais tout pour les mener comme il se doit. D’autant plus que j’entreprends dans le domaine de mes études. Donc j’ai énormément de motivation pour les cours que je fais. Le secret est que j’ai fait de ma passion, mon métier. Je ne sens même pas la différence entre les deux volets : études et entrepreneuriat.

Pour vous c’est quoi être un leader ?

Un leader est quelqu’un qui donne exemple selon moi. Donner l’exemple c’est montrer la voix, conduire des personnes qui ont confiance en toi et ont vu d’énormes potentiel. 

Comment trouvez-vous le secteur de l’entrepreneuriat et du leadership féminins au Sénégal ?

Beaucoup de femmes Sénégalaise entreprennent aujourd’hui que ce soit dans le secteur formel ou informel. Il faut augmenter leur accompagnement pour construire une meilleure société avec elles.  En ce qui concerne le leadership, je pense qu’être Femme c’est déjà être leader. Les femmes Sénégalaises occupent des postes stratégiques et c’est à magnifier.  Leur présence aux instances décisionnelles doit augmenter mais on reste confiant avec la nouvelle vague de jeunes Femmes qui s’impose. 

Quelle est votre plus belle réalisation ?

Ma plus belle et récente réalisation est la couverture du 9ème Forum mondial de l’eau. J’étais la plus jeune patronne d’organe de presse mais aussi la seule qui produit un magazine sur le bilan du forum. C’est une réalisation importante pour moi car c’est le début d’une histoire intéressante pour mon parcours, le fruit du dur travail de ces derniers mois.

Quel est votre rêve ?

Rêveuse, je suis une grande rêveuse. Je l’ai dit au début de l’entretien. Je ne cesse de rêver et j’ai énormément de rêves.  Je peux dire que la plupart de mes projets ont débuté par un rêve. J’en ai encore beaucoup et j’espère qu’ils se réaliseront tous.

Qui vous inspire ?

Je suis tout d’abord inspirée par ma mère qui s’est toujours battue, une travailleuse même si elle n’a pas eu la chance de faire des études poussées, d’être à la tête d’une entreprise et citoyenne connue. Les femmes inspirantes et connues comme Michel Obama. 

Vos projets ?

Mes projets sont axés à la fois sur See Company SARL qui développe d’autres filiales à part SeeMag et See-Vil dont une partie est axée sur le BTP. Je travaille aussi à la création d’une autre entreprise. Je suis toujours motivée par la passion et l’envie d’apporter des solutions à des situations précises.

Un mot à la jeune femme qui désire entreprendre ?

À elle qui désire entreprendre, je dis « Vas-y ». Ce mot résume tout. Elle n’a qu’à se lancer, tomber, se relever et avancer. Il n’y a pas de secret dans la vie d’entreprendre. Il faut juste avoir le courage de commencer, d’oser.

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