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Serigne Mboup Maire de Kaolack : la leçon d’un soldat de l’économie aux hommes politiques

Le dimanche 23 janvier 2022, les kaolackois ont décidé d’ouvrir une nouvelle page de leur histoire en choisissant un nouveau maire pour diriger la ville. Le candidat de « And/Nawlé And/Liguey », Serigne Mboup est arrivé devant plusieurs hommes politiques dans la capitale du Saloum.

Kaolack a choisi un self-made man, un homme de défis, un soldat de l’économie, pour diriger la ville. Ambitieux, ouvert et rigoureux, Serigne Mbacké Madina Mboup est un leader qui est donné en exemple partout en Afrique de par son excellent parcours.

Dans sa première déclaration après publication des résultats, il a appelé la population kaolackoise, la jeunesse en particulier, à se mettre au travail.

« C’est l’espoir qui repose sur moi. Ma réussite est celle de tout le monde, la victoire de toute la population de Kaolack. Je peux aller rendre visite à Modou Ndiaye Rahma, Rose Vardini avec qui j’ai parlé toute à l’heure. Je peux discuter avec tous, pour l’avancement de la région. Les élections sont terminées, place au boulot. Les politiciens savent maintenant, que la tendance va changer, car les gens commençaient à se tourner vers la politique. Les gens doivent avoir un métier, travailler à la sueur de leur front’’, dit-il. 

Dans son programme, le nouveau Maire de Kaolack a soutenu que la participation et la concertation avec les citoyens seront au cœur de la planification et de la programmation des actions à mener.
« Nous voulons une gouvernance participative basée sur le ‘faire faire’ et sur l’approche quartier. Autrement dit, certaines séances du conseil municipal seront décentralisées dans les quartiers pour promouvoir la citoyenneté active. Des conseils communaux de concertation seront érigés pour des secteurs comme la jeunesse, les personnes âgées, les groupements féminins, et ils seront des organes où seront recueillis les doléances à travers des forums et des ateliers de proximité ».

Portrait de Serigne Mbacké Madina Mboup

Né le 28 Novembre 1966 à Touba Ndorong dans le Saloum (Kaolack), son père Bara Mboup avait décidé de l’inscrire à l’école primaire arabe à Kaolack au quartier Ndorong chez Ouztaz Bassirou Bousso.
Passé cette première étape, Serigne Mboup, toujours sur décision de son père, va rejoindre le célèbre Daara de Koki, dans la région de Louga, c’était en 1976. Dans cet établissement réputé pour son sérieux, il a au bout de trois années seulement, réussi à mémoriser tout le Coran ce qui lui avait valu à son retour à Kaolack dans la demeure familiale d’être accueilli avec tous les honneurs.

Son père lui avait en effet organisé une grande fête à laquelle il avait invité des Égyptiens venus spécialement pour mesurer le degré de connaissance du jeune Serigne Mboup. Mais ce n’était qu’une étape dans sa formation. Puisqu’il retournera à Koki pour y poursuivre ses études. Il y décrochera d’ailleurs son certificat, son brevet et ira jusqu’au niveau du baccalauréat, un examen qui n’était pas alors organisé au Sénégal. Il ne restait qu’au brillant élève d’aller approfondir ses connaissances à l’extérieur, en Arabie Saoudite par exemple. Son père en décidera autrement puisqu’il va le rappeler à Dakar, on était alors en 1989 et Serigne venait juste d’avoir 23 ans.

L’homme d’affaire rejoint finalement son père à Sandaga en tant que commerçant dans les domaines de l’alimentation, l’habillement et du cosmétique.

Au côté de son père, où il percevait un salaire de 60.000 FCFA, il a appris les B.a.-ba du métier de commerçant et selon lui sa formation professionnelle en matière de pratique entrepreneuriale et de gestion d’entreprise s’est exclusivement déroulée auprès de son père, Bara Mboup, qui fut un grand opérateur économique et au sein de l’entreprise familiale qu’il a fondée depuis les années 1960 et dirigée avec rigueur et intelligence jusqu’à sa mort en 1992. Serigne Mbacké Madina Mboup assure la relève et s’occupe de l’entreprise familiale avec ses jeunes frères.

À l’origine, la société est spécialisée dans l’importation des produits alimentaires. Mais avec le temps l’ancien élève de Koki va s’attaquer à d’autres secteurs et diversifiera ses activités comme:
Master office pour le bureautique ;
SBMA pour les produits alimentaires et d’entretien ;
Pridoux, spécialisé dans l’implantation et l’exploitation de supérettes ;
Espace Auto dans l’importation et la vente de véhicules ;
CCBM immobilier qui doit s’occuper de la construction d’un immeuble ultra moderne à la place Soweto, projet qui, d’ailleurs, tarde à se concrétiser ;
Africa transit, CCBM voyages… Sans oublier son implication dans le renouvellement du parc des taxis avec son projet de 50 taxis confiés à des femmes et inauguré par la première dame, Viviane Wade.

Toutes ces entreprises, créées depuis le début de cette ascension vers le sommet du groupe CCBM ont permis à Serigne Mboup d’employer plus de 800 personnes.

Ainsi si le patron de CCBM automobile a réussi à bâtir un empire dans le secteur formel partant de l’informel c’est grâce à ses convictions ; Pour Serigne Mboup »le développement ne peut se faire en dehors du consommer local, qui est à la base du développement de nos entreprises. »

Par ailleurs le Co-fondateur de CCBM est président de l’Union Nationale des Chambres de Commerce d’Industrie et d’Agriculture du Sénégal, (UNCCIAS).

Il déclare « Ceux qui ont réussi dans ce pays n’ont pas de diplômes français» pour magnifier et encourager ces jeunes de l’informel qui veulent entreprendre et se traduire dans le formel.

Pour finir ce qu’il faut noter est que l’inconnu du grand public avant 2000, cet homme de 42 ans marié à deux femmes se révélera au Sénégal avec son imposant centre commercial Touba Sandaga construit en plein marché Sandaga à Dakar est bel et bien un homme assis sur une grosse fortune.

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