Politique

Elections locales au Sénégal : le pouvoir battu dans plusieurs communes

La coalition ‘Benno Bokk Yaakaar’ au pouvoir au Sénégal a dans un communiqué partagé dimanche soir, reconnu sa défaite face à l’opposition à Dakar et Ziguinchor, lors des élections municipales du 23 janvier.

« Dans l’ensemble, les tendances nationales donnent notre coalition largement gagnante dans plusieurs capitales régionales et départementales. Toutefois, notre volonté de conquérir Dakar et Ziguinchor, en particulier, n’a pas été concluante », lit-on dans le communiqué après l’annonce de l’annulation d’une conférence de presse qui devait être tenue vers 22 heures  au siège de l’Alliance Pour la République à Mermoz (quartier de Dakar).

Dans plusieurs communes, la coalition ‘Yewwi Askan Wi’ mise en place par l’opposition est passée devant la coalition au pouvoir. A Dakar, Barthélémy Dias, proche de l’ancien maire Khalifa Sall a battu Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé et de l’Action sociale. De même qu’à Ziguinchor capitale du sud où Ousmane Sonko, pressenti comme l’un des principaux concurrents à l’élection présidentielle de 2024 et leader de l’opposition a remporté le vote avec un écart très large.

Les résultats officiels n’avaient pas encore été publiés lundi matin. Le scrutin de dimanche visant à élire les maires et présidents de départements constitue un test pour le pouvoir et l’opposition à cinq mois des élections législatives. Plus de 6 millions de Sénégalais, sur une population de 17 millions, étaient appelés à départager 3 200 listes dans plus de 500 mairies et plus de 40 départements.

Troisième quinquennat ?

La consultation devait permettre de jauger la popularité de la coalition qui gouverne depuis 2012, cinq mois avant les législatives et deux ans avant la fin du second mandat du président Macky Sall. Ce dernier, réélu en 2019, dirigeant écouté par la communauté internationale sur la crise au Sahel ou la question de la dette, maintient le flou sur ses intentions en 2024.

Une révision constitutionnelle approuvée en 2016 limite à deux le nombre des mandats présidentiels. Des voix suggèrent que cette réforme pourrait avoir remis les compteurs à zéro, comme cela fut notamment le cas en Côte d’Ivoire pour Alassane Ouattara en 2020. Le refus de voir M. Sall briguer un troisième mandat a été l’un des slogans des manifestations de l’opposition en 2021.

Les élections seront « un bon baromètre avant les législatives pour voir si la mainmise du pouvoir sur les collectivités locales va s’éroder et entamer la toute puissance de la coalition au pouvoir, dont le moteur reste l’APR », l’Alliance pour la République, le parti du président, expliquait l’analyste politique Barka Ba.

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Avec Afp et le monde

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