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Pétrole WTI: le cours du baril de pétrole grimpe encore et retrouve son niveau de 2014 

Les contrats à terme sur le pétrole brut nord-américain ont atteint un nouveau sommet depuis novembre 2014, alors que des sources au sein de l’Opep+ suggèrent que l’alliance des pays producteurs va maintenir sa politique de remise très progressive de barils sur le marché inchangée, malgré la récente flambée des cours.

Alors que le sommet des 23 producteurs pétroliers réunis au sein de l’alliance Opep+ n’a pas encore débuté, le cours du baril de WTI flambe déjà à un pic depuis novembre 2014, soit depuis près de sept ans. Vers 15h15, le baril de « light sweet crude » texan (bien que le pétrole produit ailleurs puisse être considéré comme du WTI s’il répond à ces critères requis) s’échange de fait à 77,20 dollars, en hausse de plus de 1,7% par rapport à la clôture de vendredi. Une progression en lien avec des informations de Reuters selon lesquelles l’Opep+ devrait s’en tenir à l’accord existant visant à augmenter la production de 400 000 barils par jour (bpj) de pétrole en novembre.

La récente flambée des cours (le prix du Brent affiche plus de 50% depuis le 1er janvier et évolue de nouveau à plus de 80 dollars ce lundi, en hausse de 1,8%) avait conduit les responsables de l’Opep+ à envisager d’ouvrir plus grand les vannes que ce que l’accord initial trouvé en juillet ne prévoyait. Mais aucune quantité n’avait alors filtré. Et c’est finalement vers le statut quo que semblent se diriger les pays producteurs, à savoir le respect de l’augmentation de la production de 400.000 bpj chaque mois, au moins jusqu’en avril 2022 pour éliminer progressivement les 5,8 millions de bpj de réductions de production existantes (par rapport au pic de février 2020, avant que l’Opep+ ne décide d’une coupe historique de 10 millions de mbj).

« Il y a des appels à une plus grande augmentation de la production par l’OPEP+ », a déclaré l’une des sources à Reuters. Mais « nous avons peur de la quatrième vague de Covid, personne ne veut se lancer dans de grandes manœuvres » a poursuivi cette source. « Le plus raisonnable est d’ajouter 400.000 bpj, pas plus », a déclaré une autre source, quand une troisième a également affirmé qu’il s’agissait de l’issue la plus probable, tout en laissant une place à une éventuelle augmentation de la production.

Pression des Etats-Unis et de l’Inde, divergences entre experts

La récente hausse du prix du pétrole est exacerbée par une augmentation encore plus importante du prix du gaz, qui a bondi de 300% pour atteindre l’équivalent de 200 dollars le baril. Et cette augmentation générale des prix, hydrocarbures compris, alimente les pressions inflationnistes, ce qui pourrait désormais fragiliser la reprise économique d’économies convalescentes. Dans une étude récente, les analystes de Morgan Stanley estimaient ainsi que le seuil de 80 dollars marque l’entrée dans une zone de « destruction de la demande ».

C’était également l’avis de l’administration Biden qui avait tancé l’Opep+ en août dernier lorsque le conseiller à la Sécurité nationale Jake Sullivan avait expliqué que l’alliance n’en faisait « pas assez ». En l’état actuel du marché, l’Opep+ « ne peut plus prétendre qu’elle œuvre à la stabilisation du marché mondial du pétrole », juge également Bjarne Schieldrop, analyste de Seb, ce lundi. Parmi les gros consommateurs, l’Inde pousse aussi de son côté pour une augmentation plus rapide que prévu de l’offre.

Tous les experts ne s’accordent toutefois pas sur les craintes mentionnés ci-dessus, ceux de JP Morgan ayant notamment affirmé dans une note publiée vendredi que « compte tenu de la baisse de la production des raffineries et de l’affaiblissement des indicateurs du marché physique en Chine, [ils] ne [voyaient] pas l’intérêt pour l’alliance Opep+ d’augmenter la production de pétrole au-delà des 400 000 bpj actuellement engagés ».

Peu avant 16h, l’officialisation par l’Opep+ de l’augmentation de production conforme à celle prévue par l’accord initial propulse les cours des deux références mondiales de brut encore un peu plus haut. Le baril de WTI vaut désormais 78,1 dollars (+2,7%) quand celui de Brent gagne 2,8% à 81,5 dollars.

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